Art illégal ?

« Article 322-1 
La destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende, sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger. Le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est puni de 3750 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général lorsqu’il n’en est résulté qu’un dommage léger. »

Le street-art est considéré par la loi française comme un délit passible de peines plus ou moins lourdes selon la nature du « bien » dégradé et la nature même du graffiti. Ainsi nous pouvons nous demander si la mise en place de ces lois n’a pas plus encouragé les graffeurs qu’il ne les en a dissuadé.

C’est son illégalité qui fait pour bon nombre de personnes ; l’essence même de cet art si complexe à en comprendre la portée. En effet,cette complexité de compréhension du street-art est qu’il se définit par chaque personne qui le pratique et/ou le regarde.
Chacun en a donc une définition bien particulière allant du vandalisme pur à un moyen d’expression artistique comme les autres.

Cependant avec l’accord tacite de certaines circonscriptions de dédier certains lieux aux graffitis ou plus récemment de l’introduire dans les institutions muséales. Les graffitis commencent donc à faire leur chemin en tant qu’art à part entier et non plus comme pur vandalisme.
Mais la médiatisation de certaines formes de street-art, ne le réduit-elle pas à une mode de passage pour une grande partie du public? A une image simpliste d’un art qui se caractérise comme «cool , hype , swagg» ? ou bien en permet-elle l’essor de celui-ci et la reconnaissance de street-artiste comme artiste pur?

Ainsi contre cette tendance de plus en plus prégnante de mondialisation et d’ encadrement du street-art, de nombreux « artistes » continuent leur art en toute illégalité et passant outre les limites que nombreux tentent de leur imposer.

Réagissez , qu’en pensez vous ?

Pour en savoir plus sur les articles du code pénal :
Article R635-1 Dommage léger
Article 322-1 

3 réponses à “Art illégal ?”

  1. mobmobil dit :

    Je suis d’accord avec le fait qu’il puisse y avoir une simplification de l’image du Street Art, avec ça mise en place dans les galeries.Bien que je ne sache pas encore si le Graffiti a ça place dans une exposition étant par essence un art de rue. Je pense que ça permet à cette art d’accéder à une certaine légitimité, envers les individus qui le qualifie de vandalisme.

  2. ottchu dit :

    Toujours est-il qu’il faut distinguer réellement la différence entre « je tague parce que c’est interdit » ou « je tague, sur des immeubles et c’est malheuresement interdit, mais pour l’art, pour m’exprimer ». Si les collectivités mettaient à la disposition des tagueurs plus d’endroit pour exercer leur art, logiquement, le nombre de tags « illégaux » devraient diminuer. Cela permettrait aussi de lui donner une légitimité comme « mobmobil » l’a dit.
    Mais le rendre accessible dans des musées ou à travers des expos risque aussi de le rendre de plus en plus « commercial », ce qui a mon avis n’était pas sa fonction première et lui ferait perdre son âme d’art de rue.

    • boudzans dit :

      Je crois que la différence faite par ottchu n’est pas applicable à tout les graffeurs.
      La dimension de l’interdit est une composante active du graffiti, on graffe justement parce que cela est interdit et permet d’acquérir une reconnaissance, plus le danger est grand plus la notoriété du graffeur grandit. Cependant, si cela me semble être le cas pour les graffeurs, pour les street artistes, j’entend par là les colleurs d’affiches, les poseurs de pochoirs ou ceux qui peignent plus qu’ils ne graffitent, l’expression de ottchu  » je tague, sur des immeubles et c’est malheureusement interdit, mais pour l’art, pour m’exprimer  » est valable.
      Je crois aussi qu’en donnant des lieux aux graffeurs dédiés à leur expression, cela bien sur serait une bonne chose mais n’empêcherai en aucun cas le fait de tagger sur des lieux  » interdits « .
      Quant à la dimension commerciale, elle pose la question de l’art pour l’art, l’artiste exerce t’il pour cette seule chose ou bien le fait il pour acquérir une certaine reconnaissance, pouvoir être reconnu par ses paires et au bout du compte pouvoir être exposé ?
      Si l’on prend un artiste comme Banksy par exemple, il a commençé dans la rue et est maintenant exposé mais le fait d’avoir des expos et des ouvrages qui lui sont dédiés ne l’empêche pas de continuer à créer dans la rue.
      La rue est une composante essentielle des street artistes, sans les murs et les regards des passants ils n’existent pas, alors je pense que ceux qui sont réelement des street artistes n’abandonnerons jamais la rue et puis, s’ils veulent être commercialisés et profiter des bénéfices que leur apportent la reconnaissance qu’ils acquièrent, libre à eux, personne ne peut se donner le droit d’emettre un jugement sur la façon dont ils conçoivent leur art et leur vie.
      Quant au fait que ce soit commerciale ou non, cela n’est pas vraiment le problème, le street art est fait pour être visible alors qu’il le soit dans la rue ou les musées, cela ne change pas grand chose, certe la population qui verra les oeuvres sera différente mais il n’empêche que l’art doit être accéssible à tous. Le réel danger c’est que le street art devienne un art élitiste s’il est trop exposé dans les musées, mais on ne peut repprocher aux galéristes et aux artistes, si dimension altruiste il y a, de vouloir faire partager au monde entier le fruit de leur travail. Ce qui a été initié par internet et la diffusion libre des oeuvres se prolonge par les musées, la seule chose qui puisse paraître en mon sens paradoxale c’est de faire payer les gens pour qu’ils puissent voir ce qui auparavant était libre d’accés puisque’exposé dans la rue, à la vue de tous et ce gratuitement.

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